La population mondiale a dépassé les 7 milliards d'individus le 31
octobre – mois pour mois, douze ans tout juste après l'avènement du six-milliardième-humain. Relever les défis associés à une population mondiale
en constante croissance nécessite une réponse en deux temps, selon les
experts de l'Institut de Worldwatch. Les mesures combinées octroyant aux
femmes la possibilité de décider par elles-mêmes de la maternité ainsi
que la réduction de façon significative de la consommation mondiale
d'énergie et des ressources naturelles rapprocheront plutôt
qu'éloigneront l'humanité vers une société durable au niveau
environnemental répondant aux besoins de l'Homme.
Environ 4.5 milliards de personnes se sont ajoutés à la population
mondiale au cours des 60 dernières années, selon les estimations des
Nations unies, entrainant une pression croissante sur les écosystèmes et
les ressources mondiales. En raison du fait que l'être humain entre en
interaction avec son environnement de façon plus intense que les autres
espèces, et qu'il utilise une grande quantité de carbone, de nitrogène,
d'eau et d'autres ressources, nous sommes sur le chemin non seulement de
changer le climat mondial et d'épuiser les ressources d'énergie
essentielles et autres ressources naturelles, mais aussi d'éliminer des
milliers de plantes et d'espèces animales au cours des prochaines
décennies. Dans une certaine mesure, ces conséquences sont à présent
inévitables ; nous devons nous y adapter. Cependant afin de réduire la
probabilité d'une catastrophe, nous devons travailler simultanément afin
d'influer sur l'évolution future de la population et d'examiner les
impacts environnementaux et sociaux de la croissance de la population. "C'est
précisément parce que la population humaine est tellement importante,
et s'accroit aussi rapidement, que nous devons prendre soin en tant
qu'individu, et en tant que nation, du manque de synchronisation face
aux capacités environnementales", dit Robert Engelman, président du Worldwatch. "Le
défi devient plus important encore à chaque génération, mais
heureusement, il existe des moyens permettant de réduire de façon
pratique et humaine la croissance de la population et réduire les
impacts liés à cette croissance produite."
En début d'année, le Fonds des Nations unies pour la population – UNFPA, a lancé 7 milliards d'actions,
une campagne mettant l'accent sur des actions positives réalisées par
des individus et des organisations faisant face à des défis liés au
développement. En partageant ces innovations sur un forum ouvert, cette
campagne à l'intention d'assurer la communication et la collaboration
alors que la planète devient de plus en plus peuplée et interdépendante.
"Faire face à la croissance mondiale de la population n'est pas la même chose que 'contrôler la population'", déclare Engelman. "Le
moyen le plus direct et immédiat afin de réduire le taux de natalité
est de s'assurer que les grossesses dans leur plus grande proportion
soit désirée, et de garantir que la femme soit en mesure de faire ses
propres choix à savoir si elle désire ou non porter un enfant. Dans le
même temps, nous avons besoin de rapidement transformer notre
consommation d'énergie, d'eau et de matériaux grâce à une meilleure
utilisation de conservation, d'efficacité et de technologies
écologiques. Nous ne devons pas considérer ceci comme des efforts
séquentiels – concernant tout d'abord la consommation, dans l'attente de changements liés à la dynamique démographique –, mais plutôt comme des tâches simultanées à réaliser sur des fronts multiples."
Worldwatch recommande deux approches principales afin d'atténuer les impacts de la population globale en augmentation :
Permettre aux femmes de prendre leurs propres décisions quant à la maternité
– Plus de deux grossesses sur cinq à travers le monde est involontaire
par la femme la subissant, et la moitié ou plus, des grossesses entraine
des naissances provoquant une croissance continue de la population.
Engelman a calculé que si toutes les femmes avaient la capacité de
décider par elles-mêmes du moment où elles désirent tomber enceinte, la
moyenne mondiale de grossesse tomberait immédiatement sous la valeur de
"fertilité de renouvellement" fixé à un peu plus de deux enfants par
femme. La population prendrait alors un chemin menant vers un pic suivi
d'un déclin graduel, probablement bien avant 2050. Les femmes doivent
être en mesure de prendre leurs propres décisions sur la liberté de
grossesse, sans crainte ni coercition ou pression de la part de leurs
partenaires, famille, et société. Elles doivent avoir un accès facilité à
l'éventail de méthodes de contraception sûres, efficaces et abordables
ainsi qu'à l'information et les conseils nécessaires concernant leur
utilisation.
Consommer moins de ressources et gaspiller moins de nourriture
– Les hommes s'approprient partout entre 24 et près de 40 pourcents des
productions photosynthétiques de la planète pour les besoins en
nourriture et autres motifs, en plus de la moitié des ressources
accessibles en eaux de ruissellement renouvelables de la planète. En
plus du fait d'abuser des ressources limitées, les hommes gaspillent de
grandes quantités de nourriture chaque année. Selon l'Organisation des
Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, les pays
industrialisés gaspillent 222 millions de tonnes de nourriture chaque
année. Si moins de ressources et moins de nourriture étaient gaspillées,
le monde serait en mesure de nourrir plus de personnes et utiliser
moins de ressources. Avec près d'1 milliard de personnes souffrant de la
faim à travers le monde, gaspiller moins de nourriture signifierait
aussi l'utilisation des ressources existantes – pas de nouvelles – pour
les nourrir.